Michael Candy s’intéresse dans ses œuvres à ce qu’il nomme « instinctive engineering » (ingénierie instinctive). Il s’agit d’utiliser les technologies, la physique ou la biologie pour mettre en perspective des questionnements liés à des phénomènes de société, à l’écologie, à l’accroissement et à la portée technologique. Ainsi, notre développement en tant qu’espèce et notre rapport avec l’environnement et ses autres habitants, ou l’impact des technologies sur nos sociétés, sont interrogés dans des propositions artistiques souvent liées à des phénomènes naturels. Ou bien encore, il crée des installations conçues sur le modèle des bombes artisanales de la guérilla et du terrorisme, ou fait des digressions artistiques et conceptuelles sur le mobilier urbain.
Développée en Inde, au Kerala, avec l’aide d’artisans locaux, Big Dipper est une sculpture mobile lumineuse qui puise à la fois dans les modèles biologiques et mécaniques. Sa structure, telle celle d’une colonne vertébrale, est composée d’une hélice centrale métallique avec des arêtes en bois qui supportent une double rangée latérale de 9 néons fluorescents. Comme les pattes d’un animal imaginaire, les néons bougent à la manière de ceux d’un mille-pattes technologique et robotique. On peut y voir la double présence symbolique de l’hélice d’ADN et de la lumière porteuse de vie. Le titre renvoie à « La Grande Casserole », astérisme de la constellation de la Grande Ourse visible de partout sur la Terre. Par là, c’est l’hypothèse des origines cosmiques de l’apparition de la vie qui est mise en avant par l’artiste, « la grande casserole » étant prise comme chaudron créatif de l’univers terrestre. La sculpture suspendue dans les airs, projette sur l’architecture environnante les faisceaux de lumières, tel un vaisseau extraterrestre doué de vie.
Manuela de Barros
MICHAEL CANDY (AUSTRALIE)
Né en 1990 en Afrique du Sud, vit et travaille en Australie.
À Brisbane, il fait ses études à l’Université de Technologie du Queensland, où il obtient en 2013 un diplôme en beaux-arts et design industriel. En cen-trant sa pratique artistique sur les technologies électromécaniques, Michael Candy crée des machines et des sculptures en mouvement qui questionnent notre société d’un point de vue écologique et sociologique. En mai 2015, Big Dipper a remporté le WRO Award 2015 à la 16ème Media Art Biennale de Wroclaw en Pologne.